ACTIVATION CLIENTELE

Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Ayant appris que plus un client est équipé en produits, plus il est réticent à changer de banque, nos dirigeants ont réalisé qu’une bonne partie de notre clientèle était « distanciée ». En clair, il s’agit de monodétenteurs qu’on ne voit quasiment jamais. Plutôt que de s’employer à conserver ces clients en misant sur la qualité du service, la stratégie arrêtée par les fins esprits de BPCE consiste à rendre leur départ le plus difficile possible et les retenir en leur vendant à tout prix, au plus vite et par n’importe quel canal, une quantité de produits et services.

Si les patrons conçoivent des relations avec les clients reposant sur la contrainte, ils envisagent la mise en œuvre de cette politique commerciale fondée sur cette même contrainte, dirigée cette fois vers les salariés. Benchmark et PNB par agent sont autant de moyens coercitifs pour exiger toujours plus des salariés.

En effet, pour le personnel, le programme est déjà tracé : démarchage téléphonique à outrance, portefeuille de clientèle pour les GC et les CC (sans classification adéquate, ça va de soi), disponibilité totale et quotidienne à tous les types de messagerie existants, suivi individualisé sur l’évolution des portefeuilles, sans oublier l’allongement des horaires de travail et, cerise sur le gâteau : une part variable indexée sur les résultats obtenus.

Sachant que ces contraintes nouvelles vont s’ajouter à toutes celles auxquelles nous sommes confrontés au quotidien, on imagine déjà les conséquences pour des femmes et des hommes déjà soumis à une surcharge de travail devenue endémique qui provoque de plus en plus de dégâts (dépres-sions, épuisement professionnel, désespoir et souffrance).

L’attitude de la direction de BPCE est d’autant plus scanda-leuse que dans le même temps où elle institutionnalise une politique de distribution et des techniques de management destructrices, elle se gargarise d’être en pointe dans la pré-vention des risques psycho-sociaux, au seul prétexte qu’un accord sur cette question a été signé en 2009. Non seulement le nouveau dispositif ne sera pas efficace en matière de développement commercial, mais il va en outre générer encore plus de stress et de fatigue pour les salariés, avec des effets secondaires désastreux sur leur vie familiale.

Dans plusieurs Caisses, les élus, en particulier ceux de Sud, ont demandé des expertises sur les conséquences prévisibles de cette nouvelle stratégie commerciale des dirigeants de BPCE et de leurs seconds couteaux des directoires régionaux. Cette nouvelle étape de l’intégrisme patronal fait suite, et ce n’est pas un hasard, à la promotion obtenue par Olivier Klein, celui-là même qui a laissé en CE Rhône-Alpes, un champ social dévasté et un Personnel à bout de forces. Peu importe pour les patrons les effets collatéraux de leur stratégie brutale et indigne : une femme, un homme, une vie comptent bien moins qu’une place d’honneur au benchmark national. Tuez-les à la tâche, Klein reconnaîtra les siens !

Partout, les représentants de Sud BPCE se battent contre ces méthodes commerciales et managériales qui font des clients et des salariés du Groupe les proies de « viandards » du résultat, au détriment de la qualité du travail et de la confiance partagée.

Aujourd’hui, il est plus que temps d’organiser une riposte du personnel

pour conserver notre fonds de commerce, notre outil de travail

et surtout notre santé et notre dignité.

Paris, le 7 janvier 2011

L’exécutif national :J.Bonnard – M.Brugnooge – D.Gilot – JL.Kerenflec’h – JF.Largillière – B.Meyer – JL.Pavlic – C.Perrin – S.Rodier – P.Saurin