SANTE AU TRAVAIL

En effet, tout au long des réflexions menées au sein du groupe de travail sur l’évaluation de la charge de travail, nous n’avons cessé de rappeler 3 points essentiels :

1. La charge de travail, physique et mentale, est liée directement à l’organisation du travail, à la politique de distribution et aux pratiques qui vont avec.

2. On ne peut pas examiner un de ces sujets sans aborder les autres

3. Il y a des urgences à traiter, notamment le benchmark et la question des heures supplémentaires non payées.

Après un simulacre de suspension de séance, supposée permettre aux patrons d’aider la négociation en ajoutant des avancées, la direction est revenue en respectant son principe premier en matière de santé au travail : quand le produit est nul, il faut soigner l’emballage. C’est ainsi qu’il nous est proposé un livre blanc sur les principes d’évaluation de la charge de travail. A les croire, les patrons auraient accouché d’une avancée sociale consistant à écrire dans ce document que l’étude de la charge passe aussi par une réflexion sur la durée du travail. Le genre de thème fourre-tout dont les salariés ont beaucoup plus à craindre qu’à attendre !

En clair, la santé des salariés, la souffrance grandissante, le désespoir qui pousse à l’irréparable, madame MERCIER-GALLAY n’en a cure. Les salariés n’ont définitivement rien à attendre de cette direction-là dont la seule préoccupation est de valoriser auprès des médias un prétendu « réel souci d’améliorer les conditions de travail dans le Groupe ». C’est précisément cette attitude lamentable qui nous avait amené à retirer notre signature de l’accord sur la mesure et la prévention du stress de 2009.

En définitive, pour agir réellement et concrètement, les salariés vont devoir se battre afin d’imposer une autre organisation du travail qui abandonne enfin 2 principes destructeurs : celui du client vache à lait et son corollaire, celui du vendeur jetable.

Durant cette courte réunion, il a été révélateur de voir que les patrons qui prétendent ne pas avoir de temps et de moyens à consacrer à la santé au travail, en ont trouvé curieusement à affecter au Conseil de Discipline Nationale. Cette instance se réunit de plus en plus souvent car le licenciement est devenu pour les directions un outil de gestion RH vulgarisé. Mascarade à un départ négocié ou instrument de rétorsion classique, les saisines de la CDN se multiplient, suscitant le mécontentement de certains DRH, obligés de se déplacer pour ce qu’ils considèrent comme une « simple formalité ». La délégation patronale a donc invité les organisations syndicales à « réfléchir à une modernisation de l’instance ». Comme nous l’avons exprimé en séance, notre priorité sociale à Sud c’est la santé au travail des salariés, quand pour les patrons l’urgence est de faciliter leur licenciement.

Cette réunion aura au moins confirmé cette évidence : les salariés n’ont pas plus de considération à attendre de madame Mercier-Gallay que de ses prédécesseurs. Le formatage comme outil de gestion RH s’applique aussi au directoire de BPCE.

Paris, le 17 avril 2012

L’exécutif national : J.Bonnard – M.Brugnooge – D.Gilot – JL.Kerenflec’h – JF.Largillière – B.Meyer – JL.Pavlic – C.Perrin – S.Rodier – P.Saurin