Offre Publique d’Arnaque (OPA)

Laurent Mignon veut donner un nouveau cap au naufrage de Natixis

S’il fallait trouver le « Titanic financier » qui symbolise toutes les dérives de la finance hexagonale, le choix serait vite fait : NATIXIS, la banque d’affaires constituée en 2006 par les Caisses d’Epargne et Banques Populaires pour « partir à la conquête des nouveaux marchés porteurs ». Agile, Mignon fait le grand écart. Exit les relais de croissance indispensables au Groupe que seule Natixis pouvait apporter, au profit d’un développement au sein du Groupe BPCE, loin des marchés… Banquier, comique troupier, voleur en col blanc ?

« Tant que t’as pas vendu, t’as pas perdu !!! »

Vendue aux client-es de ces 2 réseaux bancaires au prix de 19,55 € comme un « placement insubmersible », deux ans après, l’action valait finalement moins d’1 €, et les client-es arnaqué-es n’ont jamais récupéré leur capital.

En pleine crise sanitaire et économique, BPCE annonce une OPA visant à sortir de la cote et à racheter à ses client-es les actions au prix de 4 € pièce !!! Volte-face imposée aux salarié-es, qui après s’être largement mobilisé-es pour vendre les actions, se retrouvent maintenant obligé-es d’argumenter sur les supposées vertus de l’OPA. A quoi sert le code de conduite et d’éthique de BPCE qui vise à « protéger les intérêts du client et du sociétaire » ?

Dans un document interne aux Caisses d’Epargne, la direction développe des éléments de langage à destination des commerciaux pour faire avaler la pilule aux client-es et les convaincre d’accepter l’OPA. Parmi les scripts que doivent servir les salarié-es aux client-es, voici le plus savoureux : « Non, il ne s’agit pas d’une opération de sauvetage mais bien d’une volonté stratégique de simplification du Groupe. En dépit des crises successives subies en 14 ans d’existence, Natixis a su se moderniser, réviser son modèle, se concentrer sur des activités non spéculatives (…) au service (…) de leurs clients ».

Qui peut encore croire que Natixis n’a pas été créée dans le but de spéculer ?

De quelles activités non spéculatives parlent-ils ? Pourtant, l’histoire de Natixis est précisément celle de spéculations qui ont à peu près toutes finies dans le mur !

D’abord les subprimes en 2007-2008 qui ont coûté 8 milliards d’euros. Puis les pertes de trading de 750 millions d’euros en une seule journée. Ou encore les pertes éclairs de 260 millions d’euros sur les marchés asiatiques fin 2018. Puis Fidor, après un achat à 150 millions en 2016, une dépréciation de 148 millions d’euros en 2019. Et comme bouquet final, l’explosion de sa pépite spéculative H2O dans un terrible fracas financier. A chaque fois, les client-es et les salarié-es ont payé pour combler les pertes abyssales.

Pour BPCE, qu’est-ce qui justifie cette OPA sur Natixis ?

Tenez-vous bien à la barre, ce qu’ils veulent après ces 14 ans de fiascos spéculatifs, c’est :

  • « une accélération de la dynamique de développement »
  • « pouvoir lever des capitaux en interne (comprendre : pomper les fonds propres des Caisses d’Epargne et Banques Populaires régionales) pour financer des projets d’achats d’entreprises externes ».

Une Offre Publique d’Arnaque à 800 millions d’euros !

C’est ce que vont devoir payer les Caisses d’épargne et Banques populaires, soit en moyenne 30 millions d’euros par entreprise avec des conséquences graves sur les années à venir.

SUD-Solidaires dénonce depuis de longues années les errements stratégiques des dirigeants successifs. Dans cette nouvelle opération, c’est encore la banque de détail qui vient au secours de BPCE et sa filiale Natixis. De plus, les conséquences pour les collègues sont lourdes avec des fermetures d’agences qui vont s’accélérer, la poursuite des suppressions d’emplois, des salaires bloqués pour longtemps et des conditions de travail encore plus dégradées avec l’augmentation de la pression commerciale et la défiance des client-es qui va retomber sur les salarié-es !

Pour SUD-Solidaires, nous n’avons jamais voulu de la filiale Natixis. Toutes nos craintes exprimées lors de sa création se sont malheureusement avérées. Pas de changement de cap. Notre action syndicale reste et restera de défendre les salarié-es, nos conditions de travail et la pérennité de nos emplois. 

Une autre banque est possible : 

une banque socialisée au service des client-es

L’équipe SUD-Solidaires

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