Même si certains de ces suicides ou tentatives de suicide ne trouvent pas leur origine dans une cause unique, force est de reconnaître, dans la majorité des cas, le rôle essentiel et déterminant du facteur travail dans les gestes désespérés accomplis par certains de nos collègues ces derniers temps. Le déni des patrons est un argument trop commode pour essayer de gommer leurs lourdes responsabilités dans ces drames.
Depuis plus de 10 ans maintenant, Sud n’a cessé de montrer, mesurer, dénoncer, combattre par des appels à la grève et juridiquement, la dégradation continue de la santé au travail de nos collègues. Des experts externes sont venus depuis confirmer un état des lieux alarmant. Localement des médecins et des inspecteurs du travail interviennent pour mettre les dirigeants devant leur pleine responsabilité quant à la santé physique et mentale des salariés.
C’EST MAINTENANT DE MISE EN DANGER DE LA VIE D’AUTRUI QU’IL S’AGIT !
En 2009, en acceptant de signer l’accord national proposé sur la mesure et la prévention du stress, Sud BPCE a donné aux patrons l’occasion d’inverser cette spirale infernale. Nous avons finalement dû nous rendre à l’évidence que non seulement cet accord était appliqué de mauvaise foi, mais qu’en plus il servait de vitrine à nos patrons pour s’autoproclamer précurseurs de la prévention des risques psychosociaux ! Attitude tellement insupportable que nous avons dénoncé cette mascarade d’accord.
Notre syndicalisme n’est pas fait que de constats et de cris d’alarme. Il est avant tout porteur de propositions précises et concrètes sur une autre organisation du travail, d’autres pratiques managériales, une autre politique de distribution et enfin une autre gestion interne des emplois et des carrières. Ces propositions sont nées de nos rencontres quotidiennes avec les vrais experts du travail, celles et ceux qui le font chaque jour : les salariés.
En effet, ce n’est qu’avec le personnel concerné que nous pourrons faire changer les choses. Un autre monde du travail est possible en Caisse d’Epargne, porteur d’autres valeurs que la rentabilité à courte vue qui violente les salariés et les clients. Ce monde-là doit être tout à la fois source de sérénité pour les salariés et de confiance retrouvée avec nos clients.
Face à l’inertie patronale, seule la mobilisation peut nous permettre de reprendre la main sur notre travail. C’est ce que nous vous proposerons de mettre en mouvement rapidement pour faire aboutir nos revendications par des actions concrètes.
Ce combat, nous devons maintenant le lancer, le mener, le gagner toutes et tous ensemble. Sud va l’impulser et en appeler au personnel afin de dire stop. Ne rien faire ce serait laisser continuer le pire.
DERNIERE MINUTE : Nous venons d’apprendre une nouvelle tentative de suicide sur le lieu de travail en CE Ile-de-France (qui a déjà connu un suicide et 7 tentatives ces derniers mois), alors même que le directoire, représenté par Jean-Pierre Deck, ose traîner le CHSCT en justice pour contester une demande d’enquête sur une précédente tentative de suicide. MAIS QUE FAIT LA DIRECTION DU GROUPE BPCE ?
L’exécutif national : J.Bonnard – M.Brugnooge – D.Gilot -JL.Kerenflec’h – JF.Largillière -B.Meyer – JL.Pavlic – C.Perrin – S.Rodier – P.Saurin
Paris, le 23 novembre