Adresse de Sud BPCE à François PEROL et à ses acolytes

Pourtant, dans le même temps, vos rémunérations et celle des membres des directoires et des conseils d’orientation et de surveillance des caisses ont connu des évolutions considérables. Ces 5 dernières années, les rémunérations des membres des directoires des caisses ont progressé de 25 % à 50 %, au point que le président de la caisse d’épargne Ile-de-France avec ses 702 000 euros gagne deux fois la rémunération de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et de Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne. Les membres des COS ne sont pas en reste puisqu’ils se sont octroyés il y a quelques semaines de significatives augmentations allant de 30 % à 400 %. Le directoire de BPCE avait pris de son côté un peu d’avance en se gratifiant en 2011 de substantielles augmentations : + 58,5 % pour François Pérol, + 73,9 % pour Olivier Klein et + 86,9 % pour Jean-Luc Vergne (en contrepartie de 8 mois et 19 jours travaillés en 2011).Comment pouvez-vous justifier l’indécence de ce deux poids et deux mesures ?

Sur le terrain, dans un contexte économique de plus en plus difficile, les salariés doivent produire toujours plus de résultats, faire signer toujours plus de contrats. En regard de l’augmentation de 0,50 % de leur rémunération que vous proposez, l’accroissement de leurs objectifs de 2013 représente pour certains produits + 30 %, + 50 %, voire + 100 % des résultats estimés de 2012.

Côté dirigeants, que récompensent ces augmentations indécentes ?

– La politique désastreuse menée par le Groupe depuis des années ?

– Les 7 169 emplois supprimés dans le Groupe depuis 2009 ? (la plus forte suppression d’emplois des 6 grands groupes bancaires français).

– Les 7,1 milliards d’euros que BPCE a dû emprunter à l’État après la crise de 2008 pour reconstituer ses fonds propres ? (là encore, BPCE s’est illustré en étant le groupe qui a été le plus aidé et qui a été le dernier à rembourser l’État).

– Le pillage des caisses à hauteur de plusieurs milliards d’euros afin d’éponger les pertes de NATIXIS ? (8 milliards de pertes à ce jour aux dires de son directeur général, Laurent Mignon).

Souvenez-vous, dès la création de NATIXIS, Sud avait critiqué la mise en place d’une telle structure au vu des risques que représentait un tel projet. À l’époque, notre avis avait été de peu de poids face à l’arrogante suffisance patronale. Aujourd’hui, force est de constater que nous avions raison et que vous aviez tort ! Et la liste est longue à ce jour des preuves de votre incompétence, en passant par la situation du Crédit Foncier (avec un plan de suppression de près de 15 % de l’effectif), de la CASDEN dont les pertes enregistrées avec la société PARFIT représentent, rapporté à l’effectif de la banque coopérative, 15 fois les pertes occasionnées par Jérôme Kerviel à la Société Générale, sans oublier les multiples condamnations et actions en justice engagées ou sur le point de l’être à propos de Doubl’ô ou des prêts toxiques.

Madame et Messieurs les membres du directoire de BPCE, souvenez-vous que vous êtes à la tête d’un Groupe mutualiste qui se targue de placer les femmes et les hommes au coeur de son action. La NAO vous donne l’occasion de prouver qu’il ne s’agit pas que de mots. Revoyez vite votre copie et faites des propositions dignes de ce nom.

Paris, le 2 janvier 2013.

L’exécutif national : J.Bonnard – G Breuillat – M.Brugnooge – D.Gilot – C.Joseph -JL.Kerenflec’h –B.Konieczynski – JL.Pavlic – A.Quesne – P.Saurin