Rencontre Sud-Solidaires avec la DRH BPCE

LE CHOC DES CULTURES

Le 6 avril dernier, Sud-Solidaires BPCE a répondu à l’invitation de Catherine Halberstadt, la nouvelle DRH du Groupe BPCE. En effet, celle-ci souhaitait s’entretenir avec les Organisations Syndicales, faire plus ample connaissance et savoir à quel genre de « partenaire social » elle avait affaire. Nous nous sommes rapidement retrouvés face à un choc culturel !

La délégation Sud-Solidaires a présenté son fonctionnement et sa pratique syndicale. Un syndicat qui est avant tout le porte parole et le défenseur des intérêts des salariés. Un syndicat combatif qui ne revendique aucunement la fonction de partenaire social des directions, mais bien celle d’un contrepouvoir dans les entreprises. Notre participation aux réunions de Commission Paritaire Nationale (CPN) a pour objectif de parvenir à négocier des mesures qui visent à :

  • Améliorer les conditions de travail au quotidien
  • Garantir une rémunération digne du travail fourni par les salariés
  • Garantir la pérennité de l’emploi dans le Groupe BPCE

Si ces séances de négociations aboutissent à la signature d’un accord c’est tant mieux, mais cela ne doit pas se faire à tout prix pour notre organisation syndicale.

Une DRH de BPCE doctrinaire

Côté DRH, c’est l’incompréhension ! Pour C. Halberstadt, il est essentiel d’avoir des partenaires sociaux soucieux de participer à la conduite du changement décidé par BPCE. Lorsque nous l’interpellons sur les choix faits qui ont des conséquences graves sur les conditions de travail et la santé des salariés, la réponse est cinglante : « c’est une question de culture ». Selon elle, les Banques Populaires recrutent depuis longtemps des supers commerciaux/vendeurs avec un esprit de compétition. Il faut donc que les salariés des Caisses d’Epargne s’y mettent (sic).

Pour la nouvelle DRH, il faut changer la culture de certains salariés qui ne sont pas pleinement inscrits dans la politique des challenges, temps forts et autres sprints. Il faut également des OS dociles, à la disposition d’une DRH qui de toutes les façons ne modifiera en rien ses plans… tant que les discussions se passeront dans les salons feutrés de BPCE avec un auditoire acquis à sa cause.

En mars 2015, nous étions en grève pour dénoncer nos conditions de travail qui se dégradent de jour en jour. Obligée de reconnaître le bienfondé de la situation dénoncée par les grévistes, la direction de BPCE a mis en place des groupes de travail en s’engageant à prendre en compte le message fort qui lui avait été adressé et à parvenir à un accord sur cette question. Sud– Solidaires BPCE a décidé de participer à ces groupes avec la volonté d’améliorer le quotidien des salariés et de mettre un terme à une organisation du travail qui a fait la preuve de sa nocivité. Lors de la dernière CPN, nous avons constaté une nouvelle fois que la direction ne respectait pas ses engagements en persistant dans son refus de parler de contrôle du temps de travail et d’évaluation de la charge de travail. Sa seule préoccupation est la digitalisation, sans considération des risques que celle-ci représente. Dans ce contexte, BPCE ne consent à ouvrir des discussions que sur le télétravail, la gestion des mails et la « Qualité de Vie au Travail (QVT) », poursuivant sa politique de petits pas et surtout de pas de côté !

La délégation Sud-Solidaires a, une nouvelle fois, sommé la direction de s’engager dans de véritables négociations sur les conditions de travail avant de quitter la réunion en signe de protestation.

Nous n’avons pas l’intention de trahir les salariés qui ont fait grève il y a un an et pour lesquels l’acronyme QVT est une provocation, une offense de plus ! Le message porté en leur nom par toutes les organisations syndicales était clair. Il est toujours plus d’actualité aujourd’hui.

Vos représentants Sud-Solidaires en CPN continueront avec force et obstination de porter la parole des salariés et œuvreront à la création d’un front syndical uni et combatif afin de faire aboutir vos revendications. Nous avons rappelé avec conviction à C. Halberstadt qu’elle ne pourra jamais compter sur nous pour accompagner BPCE dans ses projets de fermetures d’agences et de suppressions d’emplois !

Paris le 27 avril 2016

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