Lettre ouverte à Bruno Le Maire

Paris, le 31 mars 2020

Monsieur Le Maire,

Le syndicat SUD-Solidaires BPCE vous fait réponse à votre courrier abjecte du 27 mars.

Abjecte, vous avez bien lu.

En effet, vous nous dites que « la France à tous les atouts pour surmonter ce défi car elle dispose d’infrastructures de qualité ».

Vous n’avez donc honte de rien Monsieur. Depuis les années Sarkozy, les gouvernements successifs ont fermé 100 000 lits d’hôpitaux et supprimé des milliers de postes, donc des milliers de soignants et de soignantes qui manquent cruellement ! Et c’est sans parler des conditions de travail actuelles et de l’absence du matériel de protection minimal pour protéger leurs propres vies.

C’est donc cela tous les atouts dont vous parlez pour surmonter ce que vous appelez un « défi », comme s’il s’agissait d’un jeu ou d’un concours, et que nous appelons une catastrophe sanitaire et humaine.

Vous nous parlez d’agences ouvertes pour nos client-es ; sachez que notre syndicat, afin de répondre au service minimum (accueil des personnes fragiles, sous tutelle, professionnels…), a dû faire pression sur certaines directions pour que les agences ouvertes le soient avec un filtrage de la clientèle. Ceci afin de limiter au maximum les risques de contamination tant des salarié-es que des client-es.

En contact direct avec des client-es, nous travaillons toujours sans masque ni gel hydro alcoolique. Nous revendiquons le service minimum qui nous est confié mais pas à n’importe quel prix et surtout pas au prix de vie humaines.

Pourtant, votre gouvernement, alerté depuis des mois de cette catastrophe sanitaire, n’a absolument pas anticipé l’achat de matériel ni incité les entreprises à le faire.

Vous énumérez nos activités en terminant par « Elles sauvent des entreprises de la faillite, elles sauvent des emplois ».

Vous n’êtes pas sans savoir que les dirigeants des banques suppriment des milliers d’emplois et notamment 4 000 depuis 2018 pour le seul Groupe BPCE.

Vous pouvez effectivement saluer le travail actuel de nos collègues consciencieux-ses et courageux-ses mais qui en ce moment n’ont qu’une crainte : n’être que « de la chair à canon » et pour les moins solides, « de tomber comme des mouches ».

Quant à votre « gratitude », le syndicat SUD-Solidaires s’en moque et vous demande plutôt de faire appliquer immédiatement, dans toutes nos entreprises et auprès des prestataires de services, de réelles mesures de protection de la santé des salarié-es. Nous vous demandons également d’exiger de nos dirigeants qu’ils mettent fin immédiatement à toutes campagnes commerciales.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos salutations déterminées.

Le Syndicat SUD-Solidaires BPCE.

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