Depuis que le gouvernement a adopté des ordonnances qui permettent de déroger au code du travail, la majorité des entreprises du Groupe s’est ruée sur l’aubaine pour imposer la prise de jours de congés, RTT et du CET, de manière pernicieuse et sans la moindre volonté de négocier.
Ce n’est pas le cas dans toutes les entreprises du secteur bancaire, comme le démontre la communication que nous produisons in extenso de Daniel Baal, Directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale et Directeur général du CIC.
SUD-Solidaires a interpelé les dirigeants du Groupe pour leur démontrer encore une fois leur cynisme permanent envers les salarié.es !
Responsabilité, solidarité et engagement
En cette période de crise sanitaire, économique et sociale et de confinement, l’activité des entreprises est très contrariée. Et pourtant, il est essentiel que notre pays continue à fonctionner, que des biens soient produits ou importés et transportés, que la sécurité des personnes soit assurée, que leur santé soit protégée, que les services essentiels soient rendus à la population.
Cela se fait souvent dans des conditions très complexes. Le ralentissement très fort de l’activité économique amène des milliers d’entreprise à solliciter le soutien de leur banque, à décaler des paiements, à mettre en œuvre des mesures de chômage partiel. Lorsque l’activité même des salariés est réduite, beaucoup d’employeurs, s’appuyant notamment sur les ordonnances promulguées récemment face à l’urgence sanitaire, exigent de leurs salariés de prendre d’office cinq à dix jours de congés ou de RTT (réduction du temps de travail), généralement d’ici fin mai.
Chez Crédit Mutuel Alliance Fédérale, nous n’avons pas souhaité entrer dans un tel mécanisme. Une telle solution aurait cependant pu avoir du sens, surtout à partir du moment où un certain nombre de collaborateurs sont actuellement placés en situation de dispense d’activité. Cela aurait été un scénario « égalitaire », mais pour autant pas forcément équitable. En effet, s’il y a ralentissement net dans certaines activités, d’autres tournent actuellement à fond. Nos chargés de clientèle « professionnels » et « agriculture », nos chargés d’affaires « entreprises », nos directeurs, nos équipes d’engagements, par exemple, sont particulièrement mobilisés actuellement pour accompagner nos clients confrontés à des chutes de chiffre d’affaires impressionnantes.
Dans cette période de confinement, de nombreux salariés sont contraints de renoncer à leurs projets de congés traditionnels autour de Pâques. Certains avaient posé leurs congés et ils avaient été validés par leurs managers. D’autres ont renoncé à en poser dans le contexte très exceptionnel que nous vivons. La diversité des cas de figure aurait pu générer des situations inéquitables, qui ne seraient pas propices à la sérénité nécessaire dans cette période de crise grave, dans laquelle une souffrance est ressentie par beaucoup. Plus que jamais, aujourd’hui, nous avons besoin de cohésion, de bienveillance, d’humanité, de solidarité et de fraternité.
Aussi, avons-nous demandé à nos managers qu’ils considèrent avec bienveillance les demandes d’annulation de congés, quel que soit le statut des salariés au moment où ils les formulent, sur l’ensemble de la période du confinement. Nous faisons pleinement confiance à l’esprit de responsabilité et de solidarité, et au bon sens, à la fois des managers et des collaborateurs, pour que, lorsque la crise sera terminée, ils participent pleinement à l’effort collectif, notamment en utilisant le dispositif de report de jours de congés à l’année suivante ou de versement de jours de congés et de RTT en Compte Epargne Temps.
Je sais que nos managers de proximité, autonomes et responsables, clé de voûte de notre organisation, encore plus en période de crise, prendront des décisions justes et équilibrées. J’ai la conviction que la très grande majorité de nos salariés, dont je connais et salue le formidable engagement, apprécieront ces mesures prises dans un esprit de confiance forte entre les parties prenantes du groupe.
Notre force est collective ! Notre collectif apportera sa pleine contribution à l’effort national après cette grave crise, qui a si brutalement changé notre monde et nos repères.
Publié sur Linkedin le 4 avril 2020 par Daniel Baal, Directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale et Directeur général du CIC. https://www.linkedin.com/pulse/responsabilité-solidarité-et-engagement-daniel-baal
Paris, le 16 avril 2020 / 10-2020 – Le bureau national SUD-Solidaires