Des enquêtes “bien-être”, mais pourquoi faire ?
Les patrons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. A peine le déconfinement commencé par le gouvernement, la direction de la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes a invité les salarié-es à répondre à une enquête sur leur « bien-être ». Cette initiative est confiée à la start-up Bloom at work, déjà prestataire de Natixis. Quel est le rôle de cette entreprise ? « Booster le bien être de vos équipes même pendant le Covid-19 » c’est ce que vous pouvez lire sur le site de cette « merveilleuse » petite entreprise au service des patrons à cran ! Bloom at work y affirme que 9 salarié-es sur 10 ne se sentent pas concerné-es par leur « job » (sic).
Traduction : il faut se remettre au boulot, pas de temps à perdre en déconfinement ou autres mesures de précaution, la start-up est là pour aider à motiver tous ces « fainéants de salarié-es » qui ne s’investissent pas assez. Elle revendique déjà avoir « reboosté » 20 000 salarié-es, c’est à dire, selon leurs termes « les passer du moyen au top » ! Quel est le rapport avec le bien-être des salarié-es ?
Soyez curieux, allez visionner l’intervention de Charles De Fréminville, PDG de la start-up, https://www.bloom-at-work.com/blog/presse/ où il explique qu’on ne doit pas être critique envers son patron ni envers l’institution. En parcourant le site, vous découvrirez également un appel à « l’exemplarité » qui doit « ruisseler » ! Cela ne vous rappelle rien !
Les patrons nous enfument !
Quelle filouterie, pour ne pas dire autre chose, que de vouloir nous faire croire à l’anonymat de cette enquête comme l’indique la direction de la CEAPC dans le mail adressé aux salarié-es : “Ce sondage d’opinion est confié à BLOOM AT WORK, organisme référencé par le Groupe BPCE, garant du parfait anonymat de l’ensemble du processus”. Pourtant le PDG de la start-up souligne que « chaque manager pourra avoir la main sur les résultats de son équipe…”.
Cela pour la modique somme d’au moins 200 000 € alors que les patrons ne veulent pas verser de prime attendue par les salarié-es qui ont tenu la boutique coûte que coûte, sans avoir, pour certain-es, ni masque ni gel ou savon, matériel de protection pourtant indispensable pour protéger nos vies !
Pour SUD-Solidaires, plutôt que de financer des “copains”, il est urgent de définir une vision à long terme du rôle de nos entreprises, de réinvestir directement dans l’amélioration des conditions de travail, et pour ce faire, de réaliser des embauches chaque fois que nécessaire.
A qui le tour ?
Cette enquête a déjà été menée dans les entreprises de l’informatique du Groupe. C’est bientôt le tour de la Caisse d’épargne Rhône Alpes, peut-être avec le même prestataire ? Nul doute que plusieurs entreprises vont y passer.
Pour SUD-Solidaires, ce n’est clairement pas avec ces méthodes archaïques qu’on améliorera le quotidien des salarié-es mais en travaillant à une véritable refondation de l’organisation du travail.
Afin de témoigner en toute confiance de vos conditions de travail qu’il est urgent d’améliorer, contactez SUD-Solidaires, syndicat de lutte et de transformation sociale ce qui, en cette période de crise sanitaire, a tout son sens.
L’équipe SUD-Solidaires BPCE