Françoise*, 53 ans Directrice d’agence
“ Je suis partie de la CEIDF après plus de 25 années passées à travailler sans relâche.
Un bon petit soldat qui ne compte pas ses heures.
J’adorais mon métier de commerciale. J’ai gravi toutes les marches, j’ai abandonné mon temps partiel jusqu’à enfin devenir directrice d’agence, en banlieue. Mais voilà, j’ai baissé les armes au bout de 2 années infernales de galère : agression, manque de personnel permanent, je me suis sentie abandonnée. Les chiffres à réaliser étaient insoutenables en dépit de tous mes efforts pour les accomplir. Alors, je suis tombée malade : BURN-OUT. J’ai fini par retravailler d’abord à la DR puis au siège pour 2 missions. Et un jour, la DRH m’a priée de retourner en agence comme SA. Je ne l’ai pas supporté. Refaire le chemin arrière alors que je n’ai vraiment pas démérité. Ça se passait pourtant très bien à Athos et rien qu’à l’idée de retrouver les difficultés du réseau, j’ai rechuté. Au final, la médecine du travail m’a déclarée inapte à tous postes ayant un contact à la clientèle. Les propositions de reclassement étaient sans rapport avec mes qualifications. L’échec d’une vie de travail passée à la CEIDF ”.
Adil*, 36 ans Conseiller commercial
“ Je vais quitter à la fin du mois cette Caisse d’Epargne où j’ai travaillé 10 ans. Je suis conseiller commercial et malheureusement pour moi après en avoir bavé avec M. X il y a 5 ans, me voilà à nouveau entre ses pattes. Il est DSC maintenant et je suis affecté à l’agence principale. Je le vois presque tous les jours. Je ne supporterai pas à nouveau ses allusions racistes. Il ne m’inscrira pas au parcours COFI car il me reproche aussi ma santé fragile passée quand j’ai travaillé avec lui comme DA. Mes résultats sont pourtant à la hauteur mais la toute nouvelle DA est en mission et elle craint pour son poste. De toute façon, elle ne me connait pas et s’en remet à lui pour tout. Je m’en fous, j’ai trouvé ailleurs, dans une autre banque. Personne ne pourra me rappeler ma maladie ”.
Kévin*, 25 ans Conseiller commercial
” Je suis licencié depuis peu car j’ai encore raté l’AMF. Je l’ai passé plusieurs fois et c’est de plus en plus compliqué. Je me donne à fond : l’accueil, des RDV d’1/2 heure pour dépatouiller toutes les merdes de l’agence que personne ne sait traiter. C’est moi, le dernier arrivé qui me tape tous les cas spé de l’agence. Tout ça parce que je suis démerde et que j’ai bossé à La Poste ! Sans parler du téléphone, des sacoches, des stocks… quand est-ce que je trouve le temps de bosser l’AMF, moi ?
Chez moi, c’est pas possible ! Trop compliqué ! Et puis, je suis crevé quand je rentre. Dommage, j’ai fait du bon boulot, plein de ventes pour gagner les challenges avec les collègues. Les clients m’aimaient bien. Le problème c’est que c’est jamais assez, vu la tête du DSC le mardi matin. Je vais tenter ma chance ailleurs, je n’ai que 25 ans, c’est pas un souci mais je suis dégouté ! »
* Les prénoms utilisés sont fictifs.