ENQUÊTE DIAPASON 2018

LA CEIDF, UNE ENTREPRISE OÙ IL FAIT BON TRAVAILLER

Tous les 2 ans, nos dirigeants prennent “le pouls” de leurs salariés. C’est ce qu’ils appellent pompeusement le “baromètre d’engagement” du groupe BPCE. Les résultats de l’enquête DIAPASON 2018 ont été restitués aux élus du CSE le 28 mars dernier. 

Pourquoi diligenter un énième questionnaire ? Pour qu’on sache que tout va presque bien, qu’on est sur la bonne voie de la transformation maitrisée, tous ensemble, tous ensemble… 

Les entreprises se plaisent à cet exercice pour sonder le moral des troupes ou pour être acteur du dialogue social. La CEIDF, bonne élève obtient des résultats plutôt meilleurs par rapport aux autres caisses d’épargne. 

Mais quel crédit accorder à cette enquête ? Vous-même, y avez-vous répondu ? 

Dans notre entreprise, seulement 57% de salariés ont participé à l’enquête menée en novembre dernier. Et ce, malgré les relances nombreuses de la direction. En 2016 c’était bien plus, avec 65% de répondants. 

Pour analyser “Diapason”, il faudrait bien entendu vous présenter le panel des répondants. Impossible ici de vous le restituer. La direction ne nous a pas communiqué dans son intégralité les informations utiles à une analyse circonstanciée. Le nombre de cadres et de non cadres ayant répondu, d’hommes ou de femmes, la proportion de métiers du réseau par rapport à ceux du siège, l’ancienneté des participants sont autant d’éléments que les élus ont réclamé pour affiner les résultats délivrés. Passons sur cette remarque préalable. 

Ce qui frappe d’emblée l’esprit, au-delà du fait que près de la moitié des collègues n’aient pas répondu, c’est que plus d’un tiers des répondants pensent que la situation de l’entreprise va plutôt en se dégradant (38%). 

Ce que la direction nomme une dynamique porteuse, nous parait un peu bancale ! 

D’un côté des salariés fiers de leur boite, qui apprécient majoritairement la culture, les valeurs, les projets de l’entreprise. Bref des salariés “alignés”. Et de l’autre, cynisme des chiffres oblige, les mêmes qui pour 50 % ne sont pas optimistes quant à leur propre avenir. Le solide groupe BPCE fera face, mais sans moi ! 

Le bilan social présenté en décembre 2018 ne disait pas mieux : l’inquiétante inflation des démissions se chiffrait à 148. Soit plus de 43,7% de progression en un an ! 

Et si c’était lié à la charge de travail ? 

Quand “Diapason” interroge les salariés sur leur charge de travail, 48% des répondants déclarent qu’elle est trop importante. La direction cherchant à atténuer la portée du score nous met en garde : “on est sur de la perception de charge de travail !”. 

Pourtant, les outils digitaux améliorent l’efficacité du travail pour 69%, simplifient notre travail pour 66%, et ont un impact plutôt positif sur la qualité des relations avec les clients 68%. 

Pour la direction le digital est synonyme d’espoir. Ce n’est pas notre lecture. La charge de travail est un réel sujet d’inquiétude à laquelle la réponse systématique de la direction est désormais le « self care » et la digitalisation. Les élus Sud persistent à croire qu’il faut augmenter et stabiliser les équipes. Equipes qui maintiennent malgré tout un bon collectif de travail (63%). On résiste mieux ensemble, c’est un fait. 

L’enquête ne pose pas la question cruciale à nos yeux, de l’impact de la digitalisation sur nos emplois. A votre avis, combien de salariés restera-t-il dans 5 ans ? 

Autre sujet de préoccupation : 55% des salariés ne se sentent ni reconnus ni valorisés. La direction explique ce mauvais résultat en désignant reconnaissance et valorisation comme des valeurs “fourre-tout” difficiles à cerner propres à chaque salarié. 

Pour les élus Sud, pas d’ambiguité possible, le taux de réponse discrédite la politique RH de la CEIDF en matière de salaire et de carrière. Dans le réseau, combien seront DA dans un proche avenir ? Les fermetures d’agences programmées, les regroupements inopinés pour des raisons d’opportunités commerciales suppriment bon nombre de postes de DA et de seconds. La crainte de l’absence de reconnaissance par la promotion apparait légitime. 

Enfin en matière salariale, augmenter sa rémunération, est souvent synonyme de partir à la concurrence. C’est un constat avéré dans le bilan social qui fait état du départ d’un salarié sur 2 après 3 ans d’ancienneté. Presque la moitié des recrutés en 2015 sont partis en 2018. 

Dernière ombre au tableau, les indicateurs sur la qualité de la relation client sont très partagés. 46% considèrent que l’attention portée est insuffisante. La politique commerciale agressive de la CEIDF n’épuiserait pas que les salariés, elle affecte évidemment la qualité de la relation commerciale. 

Enquêter sur le climat social est une entreprise ancienne à la CEIDF mais il y a eu avec les années un glissement sémantique qui parle de soi. 

“Diapason” ne prend pas le pouls social des salariés pour améliorer les conditions de travail, les rémunérations ou le contenu de son travail. 

C’est un baromètre d’engagement qui donne à la direction l’occasion d’évaluer la loyauté, 

l’alignement, l’implication des collègues dans les transformations en cours. 

La direction a semblé satisfaite lors de sa présentation, “le verre à moitié plein” a ici tout son sens. Les élus Sud sont plus circonspects. 

L’équipe SUD-Solidaires CEIDF

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