BPCE LIQUIDE LE CRÉDIT FONCIER

Quand BPCE décide de liquider une entreprise de 166 ans :  le Crédit Foncier de France 

L’idée du directoire de BPCE ne tombe pas du ciel : cette véritable casse sociale s’organise depuis 2011 avec à la clé déjà quelques 700 suppressions d’emplois à ce jour. 

Le choix des dirigeants de la filiale de BPCE d’investir massivement dans les emprunts grecs, s’est révélée être une erreur de gestion entrainant une perte d’un bon milliard d’euros. 

Cette ardoise, une fois n’est pas coutume, a nécessité une recapitalisation d’1,5 Md€ du Crédit Foncier par BPCE (somme que les dirigeants des Caisses d’Epargne et Banques Populaires ont financée par la disette salariale dans tout le Groupe, leurs propres revenus étant bien sûr traités à part…). 

Quand on se rappelle que les dirigeants cooptés de Natixis, venaient de se faire arnaquer de près de 8 M€ dans l’achat d’une entreprise américaine véreuse de crédits sub-primes, CIFG, puis de perdre 750 M€ en une seule journée dans un délire de trading incontrôlé, plus rien ne nous étonne… 

Bref, pour faire bonne figure, les dirigeants du CFF et de BPCE avaient déclaré dans le courrier d’annonce de leurs résultats 2011 que « après les provisions exceptionnelles liées à l’exposition sur la dette souveraine grecque, […] la recapitalisation du Crédit Foncier à hauteur de 1,5 Md€ […] témoigne de la confiance de BPCE dans le Crédit Foncier, l’une des activités coeur du groupe. ». Nous savons maintenant que pour les dirigeants de BPCE, le « coeur du Groupe » a une durée de vie limitée à 6 ans. 

SUD-Solidaires dénonce la liquidation du Crédit Foncier alors que cette entreprise à vocation sociale joue un rôle historique dans l’aide à l’accession sociale à la propriété, le tout en affichant chaque année une exploitation largement bénéficiaire (depuis 2015, le résultat net est compris entre 57 M€ et 30 M€, il est de 3O M€ sur le dernier exercice). 

Chez les salariés du Crédit Foncier, c’est le choc et le désarroi : ils n’en reviennent pas du niveau de cynisme de leurs dirigeants. 

  • Que dire, alors que BPCE affiche un bénéfice cumulé de plus de 24 Md€ sur les 8 dernières années, et un peu plus de 3 Md€ sur le seul exercice 2017 ? 
  • Que dire, quand on sait que BPCE spécule sur les matières premières agricoles et essaie de tirer profit de la faim dans le monde ? 
  • Que dire, quand on sait que BPCE a touché des centaines de millions d’euros dans le cadre du Crédit d’impôt pour la compétitive et l’emploi (CICE), tout en menant cyniquement une  politique de suppression de milliers d’emplois et de centaines d’agences ? 
  • Que dire, alors que le groupe BPCE a bénéficié de la plus forte aide de l’Etat suite à la crise financière de 2007-2009 pour survivre aux investissements hasardeux de ses dirigeants : plus de 7 Md€ octroyés en urgence par le contribuable ? 
  • Et que dire, quand on sait que BPCE a récemment spéculé sur des investissements en Afrique, et laisse encore partir 50 M€ ? 

Depuis des années, SUD-Solidaires dénonce les choix de gestion des dirigeants de BPCE et les coupes sombres dans les effectifs qui en découlent. Dans l’intérêt général nous préconisons la socialisation du système bancaire et resterons aux côtés des salarié-e-s. 

L’équipe SUD-Solidaires

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