GPEC

Accord Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) ou l’obsolescence programmée des effectifs.

Pendant que cet accord permet de détruire du capital humain, BPCE accumule du capital financier au nez et à la barbe des syndicats signataires !

Le 15 décembre, François Pérol a présenté le plan stratégique « TEC 2020 » aux dirigeants des Caisses d’Epargne, Banques Populaires et filiales du Groupe BPCE. Ce plan qualifié « d’audacieux, d’ambitieux, de cohérent… » par les syndicats les plus dociles prévoit pourtant des milliers de suppressions de postes, des centaines de fermetures d’agences, des organisations du travail dites « collaboratives ». D’ailleurs, ce même jour quelques cent militant-es Sud-Solidaires BPCE étaient présent-es pour dénoncer et combattre les conséquences sociales néfastes de ce plan.

Pourtant, le 22 décembre, les syndicats signataires de l’accord GPEC (CGC, CFDT, SU-UNSA) se sont engagés sous l’impulsion de la direction, à associer cet accord à la réalisation du nouveau plan stratégique. L’humain au cœur du projet ! La belle affaire, 4 000 emplois minimum seront supprimés durant ce plan.

Cet accord permet « d’éviter les sureffectifs liés à une insuffisance de gestion mais surtout de développer les compétences de l’entreprise dans une perspective de modernisation et d’amélioration de sa compétitivité » : c’est quoi ce cirque !

On est encore très éloigné de ce que doit être un accord GPEC, qui, par définition, se doit d’être au service de l’emploi et des compétences. Il a vocation à donner de vraies perspectives d’avenir pour les salarié-es, une reconnaissance de qualification et une vraie formation professionnelle tout au long de la carrière. Voilà le véritable enjeu d’un accord GPEC.

 

Les dirigeant-es de BPCE rêvent d’un monde où les systèmes informatiques continueront à prélever un maximum de tarification et où il n’y aura quasiment plus de charges de personnel. La DRH de BPCE ne s’en cache plus : dans le monde de demain il y aura de moins en moins de travailleuses et de travailleurs. Autant dire que l’appétit des potentats de BPCE est sans limite et ce n’est pas un euphémisme de le dire, quand on voit avec quelle obstination ils contraignent les salarié-es à la frugalité.

Des conséquences lourdes pour les salarié-es

La GPEC est le produit d’une gestion des organisations qui met en œuvre :

  • En lieu et place d’une vision prospective des emplois et des compétences, une casse sans précédent des emplois et de la masse salariale (l’exact contraire de ce qu’elle doit être).
  • Une politique de rémunération individualisée faisant appel à la motivation et à l’implication de chacun-e en coupant le personnel de toute réalité collective pour mieux l’asservir à l’employeur.
  • Une politique de valorisation des métiers qui se traduit par la mise en œuvre de formations et une évaluation annuelle des personnels impliquant une plus grande soumission.
  • Une politique de participation, suprême illusion…

Derrière les slogans « marketés » et les éléments de langage convenus mais totalement « hors sol » de cet accord qui servent de ravalement de façade à l’image de BPCE tels que « dialogue social », « socialement responsable », « coopératif », « ouvert », se dissimule une stratégie sociale brutale, dont le seul but est de faire adhérer des « partenaires sociaux » à un discours productiviste chaque jour plus néfaste à la santé de chacun-e d’entre nous.

A l’heure où BPCE nous parle du bicentenaire de la caisse d’épargne, il est bon de rappeler que cette vieille dame n’a jamais eu vocation à rechercher les profits sur le dos de ses salarié-es : c’est une banque imaginée par un philanthrope, Benjamin Delessert, une banque qui appartient à ses client-es et a depuis toujours eu vocation à œuvrer dans leur intérêt.

A l’épreuve de la réalité, l’esprit dans lequel les signataires ont négocié, revendiqué et imposé cet accord GPEC est une imposture régressive et décevante.

Paris, le 30 janvier 2018.

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