F-Haine

L’extrême-droite et ses idées sont les ennemies des travailleurs et des travailleuses

Le Front National vient de tenir son congrès à Lyon : une grand messe pour occuper le devant de la scène médiatique et tenter de se faire passer pour les défenseurs des « oublié-es du système ». Un système – le capitalisme, l’exploitation des travailleurs- ses, des chômeurs-ses, des retraité-es, par une poignée de privilégié-es – que le Front National, en réalité, ne remet pas du tout en cause !

Mais pour l’Union syndicale Solidaires, le Front national n’est pas un parti comme un autre. Il reste un parti fondamentalement d’extrême droite, raciste et nationaliste. La base de sa politique est la discrimination, la division au sein des travailleurs et travailleuses, la promotion d’un capitalisme national. Le programme du FN et les idées d’extrême droite sont totalement opposés aux intérêts des salarié-es !

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit du désespoir présent et des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises… Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

CGT, Solidaires, FSU et des organisations de jeunesse organisent depuis janvier dernier une campagne unitaire contre l’extrême droite, ses idées et ses pratiques. L’Union syndicale Solidaires a aussi participé, samedi et dimanche, aux différentes initiatives qui se sont tenues à Lyon ; ici aussi, toutes les organisations syndicales avaient leur place ! A l’appel d’associations, de collectifs, d’organisations syndicales et politiques, la manifestation de samedi après-midi a rassemblé plusieurs milliers de personnes, pour l’égalité des droits et la justice sociale et contre la haine distillée par le FN et ses satellites. Les débats et forums organisés le dimanche ont pointé la nécessité de construire une riposte unitaire à la hauteur des enjeux, face à la banalisation de l’extrême droite et ses idées.

Racistes, nationalistes et autres fascistes préparent leur arrivée au Pouvoir … et le gouvernement socialiste s’attaque violemment à celles et ceux qui manifestent contre !

Dès le matin, les « forces de l’ordre » fouillaient les personnes « soupçonnées » de se rendre à la manifestation, bloquaient des bus de manifestant-es venant de différentes villes… L’après-midi, alors que quelques groupes s’en prenaient à des vitrines, la police a chargé la manifestation, l’a délibérément scindée en plusieurs morceaux, a gazé, encerclé et retenu plusieurs cortèges, et voulu imposer une dissolution bien avant le point d’arrivée. Organisé-es collectivement et unitairement, nous avons refusé ce diktat. Le soir, la police renouvelait les mêmes contrôles et blocages de plusieurs bus de manifestant-es rentrant chez eux…

Comme l’ensemble des organisations associatives, syndicales et politiques qui appelaient à cette manifestation, l’Union syndicale Solidaires s’est inscrite dans les mots d’ordre et les actions décidées collectivement et démocratiquement. La manifestation et les manifestant-es n’appartiennent à personne ; nous refusons d’être utilisé-es par quelque groupe que ce soit, qui plus est lorsque ceux-ci servent de prétexte à la répression policière.

Interdiction de manifestations, assassinat d’un manifestant, violences policières, … : le gouvernement ne nous fera pas taire ; dans la rue aussi, nous continuerons à manifester notre refus du fascisme et notre volonté de transformer profondément la société. Surtout, la présence et l’activité syndicales au plus près des travailleurs et des travailleuses (quotidiennement sur les lieux de travail), la défense des services publics utiles à la population, la reconstruction d’un tissu syndical interprofessionnel de proximité sont des actes antifascistes concrets. Partisan d’un syndicalisme de transformation sociale, nous pensons que ce système doit être combattu et radicalement modifié, qu’un autre partage des richesses est une nécessité absolue socialement et écologiquement ! C’est, pour nous, une des façons les plus sûres de réduire l’influence néfaste de l’extrême droite.

C’est parce que nous mènerons des luttes victorieuses sur le terrain des droits sociaux et économiques que nous pourrons faire reculer durablement le FN.

1er décembre 2014

LE COMMUNIQUÉ