NATIXIS – 400 000 ANNÉES DE SALAIRES PARTIES EN FUMÉE !

C’est l’équivalent des 8 milliards d’euros de pertes de NATIXIS

Le 19 mars dernier, lors du Conseil d’Orientation et de Surveillance de la Caisse d’épargne Ile-de-France, l’élu Sud représentant les salariés interpelait Laurent Mignon, le directeur général de Natixis invité à cette réunion, sur les pertes accumulées par cette banque depuis sa création en 2006. Laurent Mignon reconnaissait un montant de 8 milliards d’euros de pertes cumulées. À Sud, nous estimons que ce montant est en dessous de la réalité et gardons à l’esprit qu’il ne résume pas toutes les pertes du Groupe BPCE (souvenons-nous de « l’incident boursier » qui nous a coûté 750 millions d’euros en 2008 ou du fumeux placement « Sémillon », découvert en 2009, qui nous a fait perdre 450 millions d’euros). Même si l’on retient le chiffre du directeur général de Natixis :

8 milliards d’euros de pertes représentent 400 000 années de salaire brut de T2 (soit 20 239 € pour une année) !

Un tel niveau de pertes aurait dû entraîner la mise en place d’une commission d’enquête pour déterminer les causes à l’origine de cette situation, identifier ceux qui en ont profité et sanctionner les responsables. Dès décembre 2007, Sud provoquait la tenue d’un Comité de Groupe pour évoquer la situation de Natixis et ses conséquences sur le Groupe. Faute d’obtenir les informations réclamées, Sud saisissait ensuite les responsables de la Commission bancaire que nos représentants rencontraient le 9 avril 2008. Un dossier complet étayant nos craintes relatives aux risques éthique, réglementaire, juridique et financier leur était remis à cette occasion. Là encore, notre interpellation restait lettre morte. On mesure aujourd’hui le résultat d’une telle passivité coupable. C’est pourquoi, Sud réclame la mise en place d’une commission d’enquête indépendante et objective pour faire toute la lumière sur les pertes de Natixis. A titre d’exemple, les surcoûts auxquels sont confrontés actuellement les acteurs publics locaux du fait des « prêts toxiques » sont estimés à un montant inférieur à 8 milliards d’euros. Pourtant, cette crise de la dette publique locale a justifié la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire au sein de l’Assemblée nationale. Après avoir entendu les différents acteurs concernés et mené ses investigations durant 6 mois, le 6 décembre 2011 cette commission a rendu son rapport qui préconise un certain nombre de mesures.

L’omerta autour de ce que l’on peut appeler « le scandale Natixis » est d’autant plus inadmissible que les patrons de BPCE et des caisses régionales, après s’être consenti des parts variables démesurées, ont eu l’indécence d’octroyer aux salariés en 2012 des augmentations dérisoires représentant moins de 1 euro brut par jour.

Paris, le 18 avril 2012

L’exécutif national : J.Bonnard – M.Brugnooge – D.Gilot – JL.Kerenflec’h – JF.LargillièreB.Meyer – JL.Pavlic – C.Perrin – S.Rodier – P.Saurin