L’extrême droite est un danger mortel

FN : menteurs de père en fille
La stratégie du vautour

Un vautour désigne non seulement un charognard mais aussi une personne qui sait attendre que sa victime soit affaiblie et sans défense pour pouvoir la dévorer?

La situation sociale, économique et politique crée un très fort sentiment d’exaspération parmi la population. Les inégalités sociales, l’enrichissement d’une minorité tandis que la majorité est toujours plus exploitée (chômage, précarité, revenus en baisse, droits remis en cause, etc.), la casse des services publics, les « affaires » qui touchent le monde politico-financier, l’ine cacité des réponses politiques dans le cadre institutionnel, l’augmentation permanente des impôts des ménages au lieu d’une urgente réforme sociale, nourrissent ce ras-le bol.
La politique menée par François Hollande ne répond pas à cette situation. En renonçant à a ronter réellement les pouvoirs de la nance et en répondant aux exigences du patronat plutôt qu’aux revendications du monde du travail, ce gouvernement, après bien d’autres, nourrit aussi le discrédit du « politique ».

Le FN profiteur du désespoir

Le Front national tente de récupérer cette colère à son profit. Marine Le Pen a un objectif : la conquête du pouvoir. Pour cela, elle a adopté une tactique de « dédiabolisation » du FN, pour à la fois, élargir son électorat en visant les classes populaires et pouvoir siphonner une partie des voix de l’UMP.
Elle n’hésite pas pour cela à tenir un discours « attrape-tout », surfant sur toutes les colères de la période et laissant coexister au sein de son parti des tenants de la vieille garde réactionnaire, antisémite (incarnée par son père) et des tenants d’un discours plus « moderne », plus « social » mais dont le fil rouge est celui du racisme anti-immigré, anti-noir et anti-musulman…

Elle se présente comme la « candidate anti-système », en défense du peuple, des « laissés-pour-compte » de la crise, mais le projet politique qu’elle incarne est avant tout celui d’un nationalisme exacerbé qui ne remet en cause ni le capitalisme, ni le libéralisme, ni la course au profit, ni la concentration des richesses dans les mains d’une minorité.

Le FN n’est pas l’ami des salarié-es !

Les élus FN à l’Assemblée nationale ne portent en rien des propositions en faveur des salarié-es : rien sur le SMIC, rien sur la défense des retraites, rien sur l’éducation, rien sur la santé, rien sur une scalité plus juste ! Les élus frontistes ont jugé bon de traiter en priorité « le problème roumain » ou de cosigner une loi sur la reconnaissance du « génocide vendéen ». Le député Collard a signé une proposition de loi dont l’objectif est de « protéger l’économie, la propriété privée et les épargnants et de garantir aux actionnaires une gestion d’entreprise durable ».

Marine Le Pen est une fille de millionnaire et les dirigeants de son parti sont majoritairement des patrons, des commerçants, des avocats qui défendent prioritairement leurs intérêts.

Selon le FN, priorité au capitalisme national

La mesure économique phare du FN est la sortie de l’euro pour protéger les entreprises françaises.Cette mesure est illusoire : elle conduirait inévitablement à une aggravation de la crise économique et à une concurrence encore plus forte entre pays. Elle ne remet en cause ni les puissances des multinationales (dont certains grands groupes français) ni la logique des marchés nanciers. Le FN fait lui aussi de la maîtrise de la dette un impératif national : ce qui conduit à des politiques d’austérité comme actuellement !

La vision d’un capitalisme régulé à la française est une illusion mais tend à faire croire que patrons et ouvriers « français » auraient les mêmes intérêts ! Les mesures proposées favorisent d’abord le patronat, puisqu’il propose « d’alléger le coût du travail, sans pour autant grever le pouvoir d’achat des ménages », en d’autres termes de baisser les cotisations patronales…

Et si les « lois sur le temps de travail ne seront pas abolies », une « renégociation sera autorisée à la condition qu’elle s’accompagne d’une augmentation proportionnelle du salaire », cela revient à l’arnaque du « travailler plus pour gagner plus »…

L’immigration, bouc-émissaire de tous les maux

Pour le Front National, l’immigration serait la source de tous les maux : délinquance, chômage, bas salaires, endettement de l’Etat… Son discours, bâti sur des mensonges et des fantasmes, flatte les plus bas instincts des Français. Il faut rappeler que la France est un pays qui attire moins de migrants que d’autres en Europe : 150 000 chaque année en France, 450 000 en Grande Bretagne, et 800 000 en Allemagne (chi res OCDE 2011). Avec l’instauration d’une « préférence ou priorité nationale » en matière d’emplois, de logements et d’aides sociales, le FN veut instaurer une ségréga- tion raciste contre les travailleurs et travailleuses immigré-es qui participent largement à la solida- rité nationale à travers les cotisations sociales et les impôts. Les immigré-es et les étranger-es sont aussi nos collègues, nos ami-es, nos voisin-es, et ils ou elles sont indispensables aussi pour des pans entiers de notre économie.

Le FN ne cesse dans ses discours de haine de vouloir nous diviser, d’opposer les travailleur-euses français-es et immigré-es, les salarié-es du public et du privé, les chômeur-euses contre les salarié-es… épargnant les véritables coupables que sont les possédants.

Contre le racisme et la désignation de faux ennemis, Solidaires défend au contraire la solidarité de classe entre les travailleurs et travailleuses !

Les droits des femmes dévoyés

Le Front National a été obligé d’intégrer dans son discours le fait que les femmes ont obtenu certains acquis sur lesquels il ne pouvait pas revenir. Il se prétend même être le défenseur des femmes, en instru- mentalisant la laïcité pour mieux agiter le fantasme du péril musulman ou celui de l’immigration.

Dans les rangs du FN, cohabitent aujourd’hui des « modernistes » avec les tenants d’une vision réactionnaire de la place des femmes, qui auraient avant tout vocation à être mères. On y retrouve les militant-es « pro-life » qui manifestent contre les centres IVG, les partisans du salaire maternel et ceux qui militent contre la déconstruction des stéréotypes à l’école.

Si Marine Le Pen a évité trop de proximité avec les anti mariages pour tous, bon nombre de ses adhérents-es étaient présents dans les manifestations qui s’opposaient à l’égalité des droits entre hétérosexuel-les et homosexuel-les. Ce qui fait le lien entre ces « modernes » et ces « anciens », c’est cette obsession identitaire et xénophobe : c’est avant tout la défense de la culture occidentale, blanche et judéo-chrétienne qui aurait soi-disant permis la laïcité et l’égalité entre les femmes et les hommes, oubliant que les acquis des femmes sont le fruit de luttes féministes que le FN a combattu !

Ne pas se tromper de colère

Pour Solidaires, le Front national n’est pas un parti comme un autre. Il reste un parti fondamentalement d’extrême droite, raciste et nationaliste. La base de sa politique reste la préférence nationale, la division des travailleurs et des travailleuses, la promotion d’un capitalisme national.

Nous réafirmons, sans concession, notre antifascisme, parce qu’il est partie intégrante de notre identité et de notre projet syndical : celui-ci repose sur la défense et l’amélioration des droits individuels et collectifs dans une perspective de transformation sociale.

Cette perspective et la défense de nos valeurs supposent la solidarité entre tous les salarié-es, les chômeurs/euses, les retraité-es, la solidarité internationale et le refus de toute forme de racisme, de sexisme, d’homophobie. Face à l’extrême droite, on a besoin de luttes sociales victorieuses !

Face à l’extrême droite, on a besoin de luttes sociales victorieuses !

Face aux inégalités, aux injustices, à l’exploitation, aux exclusions, au désastre écologique… nous avons raison de nous révolter. Mais ça ne su t pas : de nos révoltes, construisons un autre avenir !
Pour Solidaires, prise en charge des revendications immédiates, construction d’alternatives à travers les luttes, rupture avec la société actuelle et internationalisme sont complémentaires. C’est ainsi que le syndicalisme redeviendra une force porteuse d’un projet de société et renverra l’extrême droite dans les poubelles de l’histoire !

Soyons solidaires et antifascistes : une campagne unitaire

Face à la montée de l’extrême droite et de ses idées, le syndicalisme se doit d’être à l’offensive. Il doit démystifier les discours et projets de l’extrême droite et montrer en quoi c’est un poison mortel pour le travailleurs et travailleuses. Le lancement en janvier 2014 (avec une première initiative le 29 janvier) d’une campagne unitaire contre l’extrême droite, ses idées, ses pratiques, par la CGT, FSU, Solidaires avec les organisations étudiantes UNEF, UNL, FIDL, est une initiative décisive pour le combat antifasciste.

Pour une offensive solidaire et antifasciste

Marine Le Pen tente de donner une image modérée du Front national, mais la réalité est tout autre. Le FN reste au centre de la nébuleuse de l’extrême droite française et de ses différentes compo- santes. Il continue à entretenir des liens étroits avec une multitude de groupes et personnalités qui ont en commun la haine de la démocratie et une vision raciste de la société. C’est ce qui le pousse à soutenir Dieudonné, qui entretient à dessein la confusion entre le légitime et nécessaire antisionisme (le refus de la politique menée par l’État d’Israël contre les Palestiniens) et l’inadmissible antisémitisme (racisme anti-Juifs). La grande proximité de ce dernier avec JM Le Pen, le FN, le fasciste Soral, le négationniste Faurisson et les différents groupuscules d’extrême droite (dont celui impliqué dans le meurtre de Clément Méric), le disqualifie vis-à-vis de tous ceux et celles qui luttent contre toutes les formes de racisme et notamment le racisme anti-musulmans.

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